MARDI 5 DÉCEMBRE : CONFÉRENCE DE JEAN-PIERRE LENSEN : « VISÉ ? MOI, JE NE CONNAIS QUE JEAN DONNEAU DE VISÉ » (20h, salle polyvalente des Tréteaux, rue de la Chinstrée)
Demandons à Molière, son principal rival baptisé il y a 400 ans le 15 janvier 1622. Le théâtre actuel vit grâce à trois ressources : le public, les ventes et surtout les subventions. Mais il y a plus de 350 ans, les troupes théâtrales vivaient surtout grâce à des protecteurs nobles ou ecclésiastiques. Molière, baptisé le samedi 15 janvier 1622 et qui mourut le vendredi 17 février 1673, fut protégé par Louis XIV mais avait plusieurs rivaux dont un certain Jean Donneau de Visé. Celui-ci écrivit quelques pièces (qui ne seront plus jamais jouées ?) comme La mère coquette (1665), puis en collaboration avec Thomas Corneille et après la mort de son rival, Circé (1675) ou La devineresse (1679). Il se rabibocha avec la troupe de Molière par après et d’une certaine façon les protégea. Rendons lui grâce pour cette action. Venons-en à Jean Donneau de Visé. Son bisaïeul Gilles quitta la ville mosane au 16e siècle et fut rapidement un des valets du roi de France, Charles IX (1550-1574). Donneau de Visé a une autre plume à son chapeau : d’avoir fondé en 1672 une revue qu’il appela le Mercure galant, un périodique consacré aux nouvelles du théâtre des arts, de l’édition mais aussi aux potins de salon et aux chansons galantes. Pourquoi Mercure ? car ce dieu latin est un voyageur et protège le commerce : ce périodique que l’on peut comparer à l’actuel Paris-Match et parfois à Ici Paris évoque la vie de la royauté et est une sorte d’historiographie royale. Cette revue, arrêtée pendant trois ans de 1674 à 1677, s’appela en 1724, après la mort de Donneau de Visé (1710), le Mercure de France. Cette revue cessa d’exister sous ce nom en 1965 mais fut reprise sous un autre nom par Gallimard. N’a-t-il pas décrit Visé, une ville superbe au contraire des habitants de notre région.
Jean-Pierre Lensen, à la suite de plusieurs devanciers, évoquera cette forte personnalité qui sauva la postérité de Molière lors d’une conférence relative aux arts de la scène le mardi 5 décembre à 20h dans la petite salle des Tréteaux. Réservation obligatoire au 04 374 85 63 ou par mail à info@mahvi.be. PAF 3 € pour les membres et 6 € pour les non membres.